Cyclone Dina (2001-2002) : Une menace historique pour les Mascareignes

Le cyclone intense Dina, actif du 16 au 28 janvier 2002, a laissé une empreinte indélébile sur les îles Mascareignes. Ce phénomène, né au large des Chagos, s’est rapidement intensifié grâce à une cyclogenèse explosive, atteignant le statut de cyclone tropical en seulement 36 heures. Dina a ensuite parcouru l’océan Indien avec une intensité redoutable, causant des dégâts majeurs à Rodrigues, Maurice et La Réunion.

La Réunion : un déluge historique

La Réunion, bien que non directement frappée par l’œil du cyclone, a été gravement touchée par des vents violents et des pluies torrentielles. Le 22 janvier, Dina a atteint son paroxysme au plus près de l’île, passant à environ 25 km au nord-ouest. Les vents ont dépassé les 250 km/h dans les zones exposées, causant des destructions majeures dans les Hauts de Saint-Denis.

Les pluies ont été parmi les plus intenses jamais enregistrées :

• Cumul record : 2018 mm en 72 heures à la Plaine des Chicots, dont 1367 mm en une seule journée.
• Inondations : Les ravines ouest, habituellement les plus sèches, ont connu des crues exceptionnelles.

Les dégâts matériels se chiffrent à plusieurs centaines de millions d’euros, incluant :

• Réseau électrique : Plus de 70 % des abonnés privés d’électricité, certains pendant 9 jours.
• Réseau routier : 43 millions d’euros pour les réparations.

L’impact sur Rodrigues : une menace évitée de justesse

Rodrigues, première île sur la trajectoire de Dina, a évité de justesse un impact direct grâce à une déviation salvatrice de la trajectoire du cyclone. Cependant, l’île a subi des vents violents atteignant 122 km/h et des pluies limitées (94 mm au maximum). Malheureusement, la mer démontée a coûté la vie à cinq pêcheurs partis en mer.

Maurice : une île durement éprouvée

À Maurice, Dina est passé à moins de 65 km au nord de l’île dans la nuit du 21 au 22 janvier. Les vents ont atteint des rafales impressionnantes, avec un maximum de 228 km/h enregistré au Morne Brabant. La pluviométrie a été exceptionnelle, notamment à Pierrefonds où 745 mm de pluie ont été mesurés en 48 heures. Les infrastructures ont souffert :

• Coupures massives : Jusqu’à 90 % des habitants ont été privés d’électricité.
• Télécommunications perturbées : 40 000 lignes téléphoniques hors service.
• Victimes humaines : Quatre décès liés à des incidents provoqués par le cyclone.

Malgré les dégâts, Maurice a évité le pire grâce à une trajectoire légèrement déviée du mur de l’œil.

Un cyclone mémorable

Dina a été le premier cyclone intense de la saison cyclonique 2001-2002 et s’est maintenu à ce stade durant quatre jours consécutifs, un record pour cette saison. S’il n’a pas été le plus puissant, il reste l’un des plus marquants des dernières décennies pour les Mascareignes. Les systèmes d’alerte ont permis de minimiser les pertes humaines, mais l’ampleur des dégâts souligne la vulnérabilité des territoires face à de tels événements.